Pour avoir un aperçu général d’un sujet, les revues
narratives (narrative review/litterature review), les overview et revues
exploratoires (scoping review) sont de bons outils, la revue narrative regroupe
différents articles sur le sujet (choisi un peu à l’arrache) et la revue
exploratoire est plus systématique et méthodique et tente de classifier le
contenu sur un thème (d’y mettre de l’ordre). Celles-ci ne sont pas destinées à
évaluer l’efficacité avec fiabilité (leurs recherches sont incomplètes,
subjectives et la qualité méthodologique des études incluses ou les biais ne
sont que rarement évalués).
Malheureusement pour « The
use and efficacy of comics in healthcare: A scoping review in graphic medicine”
(« l’usage et l’efficacité des bandes dessinées dans la santé : une
revue exploratoire de la médecine graphique»), qui semble parfaitement adapté à
mes intérêts, l’auteur (Matthew Noe) m’informe en être encore à la phase de
passage au crible des résumés et avoir à exclure une certaine quantité d’études
non pertinentes sur le sujet, notamment parce que le domaine n’est pas bien
catégorisé et que les termes changent trop souvent. Il est prévu que l’article
soit terminé fin 2017, si possible publié en 2018.
Je vais donc synthétiser le contenu des revues narratives
incluses [1-14].
Pour l’efficacité, les essais contrôlés randomisés et le
regroupement des meilleurs dans des revues systématiques sont (en général) les
plus pertinents, je les lirai donc ensuite.
N
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Année
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Auteur
principal
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Titre
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Contenu
résumé
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1
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2016
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Anderson
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Anderson, P. F., Wescom, E., & Carlos, R. C. (2016). Difficult
Doctors, Difficult Patients: Building Empathy. Journal of the American
College of Radiology, 13(12), 1590–1598. http://doi.org/10.1016/j.jacr.2016.09.015
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Une bande dessinée est offerte en introduction sur les points de vue
d’un jeune homme et d’un chirurgien durant la préparation préopératoire. Une
bonne communication entre le patient* et le médecin favorise la satisfaction
et réduit les plaintes. L’éducation des médecins inclut des cours
didactiques, des jeux de rôles, des discussions avec des feedbacks. Les
différences d’attentes entre celles du patient et du médecin durant la
consultation peuvent engendrer des conflits, le sentiment que le patient
n’est pas collaborant. La frustration du diagnostic ou d’une thérapie peut se
répercuter sur le médecin. Le médecin a une position de force dans la
consultation et a la responsabilité de transmettre des informations
difficiles pour collaborer avec le patient et prendre des décisions. Un
médecin se sentant agressé risque de répondre de manière défensive ou de
manquer d’empathie. Des institutions proposent aux patients d’apprendre la
recherche pour pouvoir participer à leur création.
Les auteurs de l’article ont créé leur bande dessinée pour faciliter
l’empathie et le partage de perspectives. La médecine graphique (graphic
medicine) est une discipline émergente qui explore l’utilisation des bandes
dessinées pour l’éducation et la communication en santé. Certains utilisent
les bandes dessinées pour enseigner la complexité des maladies chroniques
sous forme d’histoire, l’anxiété d’une personne ayant un TOC. Les images et
les textes transmettent des émotions et des réactions au travers du format
visuel, ces échanges permettent de mieux comprendre les perspectives, les
ambiguïtés. Les modifications du cadre, du fond, des tailles des textes, des
perspectives orientent l’attention vers certains éléments clés. Le choix des
personnages peut influencer la volonté des lecteurs de se laisser prendre par
l’histoire.
Dans un petit ECR avec des enfants en thérapie de 4-5 ans, ceux ayant
reçu une bande dessinée sans mots acceptaient plus les patchs pour les yeux que
ceux dont les parents avaient reçu une brochure, d’autant plus dans les
familles à faible revenu et les enfants de personnes immigrées. Dans un ECR
australien sur plusieurs sites, 81% des patients préféraient une bande
dessinée sur la cystoscopie pour discuter du consentement comparé à 19% pour
des explications verbales. Une échelle de mesure des symptômes de l’état de
stress post-traumatique sous forme de dessins existe également. Une bande
dessinée éducative sur l’épilepsie a augmenté les connaissances d’étudiants
éthiopiens sur les causes et le traitement. Les bandes dessinées pourraient
également rassurer, aider à mieux se connaître, gérer sa propre maladie. Les
bandes dessinées éducatives sont peu connues et parfois perçues comme étant
destinées uniquement pour les enfants ou pas sérieuses.
Il n’existe globalement que peu de preuves sur les bandes dessinées
et la santé.
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2
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2012
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Bolton-Gary
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Bolton-Gary, C. (2012). Connecting Through Comics: Expanding
Opportunities for Teaching and Learning. US-China Education Review B
Source: Brady, 4.
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Des dessins sont souvent inclus dans les livres pour illustrer des
concepts, rendre le sujet moins sérieux et augmenter l’intérêt des étudiants.
L’auteur discute des possibilités des bandes dessinées pour faciliter la mise
en lien théorie-réalité en éducation. La recherche sur les bandes dessinées
comme outils pédagogiques date de 1940 et se focalisait sur
l’alphabétisation. Les supports visuels associés au texte et contribuent à
attirer l’attention de par leur nouveauté et leur aspect incongru et
engendrer des émotions positives associées à l’apprentissage.
La recherche expérimentale en éducation sur ce thème reste limitée,
même si des études ont montré des bénéfices dans l’apprentissage lorsque
l’humour était utilisé. Des mangas ont
permis à des étudiants japonais de mieux se souvenir de leurs cours de
biochimie et de les rendre plus excitants. L’humour favorise la mémorisation
au long-terme. Une sélection pour éviter le sarcasme et les contenus
grossiers est importante. Les auteurs offrent un exemple de dessins permettant
d’illustrer la conceptualisation et la gestion des informations. De nombreux
livres de psychologie contiennent des illustrations avec des bandes
dessinées.
L’article est en réalité une expérience réalisée dans une petite
université dans laquelle les étudiants ont reçu une introduction à la
psychologie illustrée avec des dessins. Des notes et les feedbacks oraux des
étudiants ont été recueillis. Le but était d’examiner les méthodes
pédagogiques et les expériences des étudiants. 92 étudiants ont été enrôlés,
en majorité des femmes caucasiennes (85%), l’âge était en général inférieur à
25 ans. 57 ont offert des feedbacks écrits sur les cours, selon 3 questions
principales : Qu’est-ce qui était efficace ? Qu’est-ce qui pourrait être amélioré ? Comment
est-ce que ce cours reflète une approche constructiviste? Les contenus des
réponses ont été groupés en thèmes.
Les bandes dessinées étaient réparties durant le contenu des cours
pour illustrer les concepts, mais de manière limitée pour éviter de trop
distraire du contenu et pas durant chaque cours. Entre 0 et 10 dessins ont
été utilisés durant les cours, parfois pour introduire un thème et attirer
l’attention, la curiosité. Les artistes illustrent souvent les limites de la
mémoire, l’anxiété reliée aux tests, les stades de développement de l’enfance
et les théories psychologiques dans leurs dessins. Les étudiants pouvaient
créer un dessin en lien avec les cours et le partager en récompense contre
des crédits, puis le présenter au début ou à la fin des cours.
Les étudiants ont indiqué que ces méthodes innovatrices étaient un
point fort des cours et ont dit avoir apprécié et être motivé à apprendre,
24% des réponses qualitatives ont mentionné le plaisir d’apprendre. Les
étudiants ont indiqué que ce qui était efficace c’était l’utilisation de
littérature pour enfants, de dramatisation, et des dessins. Certains ont dit
que ceux-ci leur rappelaient des souvenirs ou les aidaient à être concentrés
ou à mieux comprendre. Certains étaient positivement surpris que des bandes
dessinées puissent être utilisées pour enseigner la psychologie. Certains
étudiants ont continué à envoyer des dessins après avoir terminé leurs études
en les mettant en lien avec leur contexte. L’accès aux dessins devenait plus
difficile au fil du temps.
Les étudiants peuvent avoir des perceptions différentes des
enseignants utilisant l’humour. De futures recherches doivent mesurer et
évaluer ces méthodes pour ses effets sur l’apprentissage des étudiants, une
option possible serait des blogs où des discussions pourraient prendre place,
et le contenu être réutilisé au fil des années.
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3
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2009
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Branscum
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Branscum, P., & Sharma, M. (2009).
Comic Books: An Untapped Medium for Health Promotion. American Journal of Health Studies, 24(4), 430–439.
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Les bandes dessinées ont été stigmatisées dans l’histoire, par
exemple un psychiatre en 1953 a demandé l’interdiction des bandes dessinées
chez les jeunes en suggérant leur rôle dans la délinquance. Cette
stigmatisation est désormais plus limitée et certains travaux ont même été
mis en avant, tel que le livre illustré « Maus » à propos des camps
nazis. Les ventes de romans graphiques ont progressé de 2004 à 2005 (3x plus
de 2004 à 2005). Les bandes dessinées ont peu été évaluées de manière
critique quant à leur usage dans l’éducation. En 1930 celles-ci étaient
vendues dans de petits magazines et étaient dénigrées, des auteurs
préféraient d’ailleurs publier sous un pseudo pour ne pas être reconnus.
Durant la 2ème Guerre Mondiale, la popularité des bandes dessinées
s’est développée et celles-ci étaient utilisées pour soutenir le front, tout
d’abord pour distraire les soldats sur place et pour les jeunes lecteurs pour
stimuler leur patriotisme et aider à l’effort de guerre. En 1950 il était
estimé que 91% des enfants lisaient des bandes dessinées, mais ce chiffre
s’est réduit avec le temps et l’arrivée de la télévision ; en 1996 il a
été rapporté que seulement 19-25% des enfants des pays à faible et moyen
revenu (et 1-5% des filles) lisaient des bandes dessinées.
De nombreux éducateurs sont sceptiques quant à l’utilisation des
bandes dessinées en éducation, certains les décrivent même comme
« destinés aux adultes immatures ». Certains rapports indiquent que
les enfants qui lisent des bandes dessinées lisent autant ou plus que les
autres et apprécient plus la lecture. Des recherches émergentes soutiennent
l’utilisation des bandes dessinées chez les enfants ayant plus de difficultés
à lire, pour améliorer l’intérêt, stimuler le plaisir de lire, illustrer le
texte. Ces bandes dessinées permettent d’introduire des mots nouveaux, ou des
concepts rares et augmenter leur vocabulaire.
Les bandes dessinées représentent souvent leur époque et culture
(ex : corruption en 1930 aux USA, discrimination raciale et X-Men,
etc.). En 1970 l’administration Nixon a demandé à Marvel d’inclure des
éléments de promotion de la santé dans ses dessins. Rares sont les études qui
ont été réalisées pour évaluer l’efficacité de ceux-ci. Les bandes dessinées
restent un moyen plutôt économique dans ce domaine. Les auteurs ont réalisé
des recherches d’études primaires dans plusieurs bases de données sur les
bandes dessinées comme intervention, 9 études ont été incluses.
1) En 1978 un programme de nutrition s’est basé sur une série
télévisée et a réalisé des bandes dessinées indiquant des comportements sur
l’alimentation, distribuées pendant 6 semaines à des personnes au foyer
choisis aléatoirement. 94% ont indiqué avoir lu les dessins, gagné des
connaissances et des compétences. En moyenne ceux-ci étaient appréciés à 3.69
sur une échelle de 10 points (1 = très positif, 10 = très négatif). 2) Dans
une autre intervention en 1997, des adolescents ont reçu soit une bande
dessinée sur le VIH (groupe de contrôle), soit une vidéo, soit un atelier en
groupe avec à la fois la vidéo et la bande dessinée. Il n’y avait que peu de
différences entre les groupes (croyances, pratiques sexuelles). 3) En l’an
2000 en Chine un cours contenant des BD où des enfants cherchent un endroit
où nager a été offert à des enfants qui leur expliquent où éviter de nager
pour ne pas être infectés par des parasites. En comparaison aux 4 villages
sans cette intervention, les enfants
l’ayant reçu avaient des différences statistiquement significatives au
niveau des connaissances et ont indiqué avoir moins eu de contact avec l’eau
plus à risque. 4) En 2002, des scouts afro-américains ont reçu la visite d’un
diététicien qui les a encouragé à demander des repas contenant plus de fruits
et légumes et leur a enseigné à préparer des repas à la maison durant 8
semaines. Les jeunes ont chaque semaine reçu une BD qui renforçait ces
messages. Comparé à un groupe où l’intervention était différée, il n’y avait
pas de différence quant à la consommation de fruits et légumes ni au niveau
des connaissances. Seuls 54% des parents savaient que leur enfant avait reçu
une BD et 17% ont dit que leur enfant avait amené au moins quatre BD (la
moitié du nombre distribué), 60% des parents ont dit que leur enfant n’avait
pas lu la BD. 5) L’OMS a créé une BD (après un essai pilote) et offert à des
enfants en Egypte pour améliorer leurs connaissances, leurs attitudes et
réduire la stigmatisation ainsi que prévenir des infections par un parasite.
Après lecture les enfants avaient significativement moins peur de la maladie
et une attitude plus positive envers les patients et les médicaments de
prévention. 96% des enfants ont rapporté l’avoir apprécié et 40% ont rapporté
que leur frère ou sœur le lisait aussi. 6) En Afrique du Sud, pour
sensibiliser les femmes au cancer cervical une émission radio a été créée et
une BD à bases de photographies éducative ainsi qu’une BD
« placebo » sans message en santé ont été répandus. Un mois plus
tard les messages radio ont été envoyés, il n’y avait pas de différence entre
les groupes au niveau du dépistage. 7) Aux USA en 2004 un set de prévention
du tabagisme avec vidéos, BD, livres a été offert aux parents d’adolescents.
20 mois plus tard les attitudes ont été mesurées, les jeunes avaient une
attitude plus positive envers le tabac (9% disaient que le tabac permet de se
relaxer au début, 17% 20 mois plus tard). 8) En 2004 des éducateur en santé
américains ont enseigné à des familles d’immigrés comment se protéger des
pesticides à la maison et durant des séances. Une BD de 16 pages a également
été offerte pour renforcer les messages. Il y avait une augmentation des
connaissances quant aux pesticides. 9) Au Canada en 2007 une campagne pour
sensibiliser au cancer de la prostate a été réalisée, elle incluait une BD
éducative sur Prostate Man, des bannières, etc. Aucune évaluation formelle de
la campagne n’a été réalisée mais des indicateurs disaient que c’était un
succès.
La plupart des études sur les BD sont des essais pilotes et la BD
était rarement l’intervention primaire. Les descriptions des BD étaient
vagues ou inadéquates. Il n’était pas possible de savoir depuis les études
incluses si les gens ont lu les BD, rares sont ceux qui ont tenté de le
mesurer. Les connaissances étaient souvent visées mais les BD ne s’appuyaient
pas toujours sur des théories et les antécédents et comportements précédents
des lecteurs étaient rarement évalués. Les études devraient brièvement
décrire leurs BD. La diversité des populations ciblées était telle qu’il
était difficile de dire pour qui une BD est adaptée ou pas. Les effets d’une
BD-photographique ou d’une BD ne sont pas forcément les mêmes. Les mangas
sont également peut-être légèrement différents des BD. Il faut faire
attention à ce que la BD ne soit pas stigmatisant pour les lecteurs
(ex : infantiliser) et à ce qu’elle soit adaptée à l’âge et au genre.
Les BD doivent encore être évaluées pour la promotion de la santé
pour connaître leur efficience et leur efficacité. Celles-ci sont peut-être
plus adaptées pour les enfants. De nombreux efforts sont réalisés pour créer
des BD en santé, mais les résultats ne sont pas évalués. Certaines personnes
pourraient préférer ne pas lire des BD pour ne pas paraître
« sophistiqué » envers leurs proches. Les BD peuvent maintenir des
stéréotypes de genre, elles contiennent rarement des minorités ethniques. Au
vu de la majorité de lecteurs masculins, les BD pour femmes devraient être
développées avec celles-ci. L’exposition plus tôt des lecteurs (ex :
jeunes enfants) pourrait avoir un effet préventif sur les croyances. Il ne faut
pas oublier les droits d’auteurs des industries de la BD.
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4
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2015
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Glazer
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Glazer, S. (2015). Graphic Medicine: Comics
Turn a Critical Eye on Health Care. Hastings Center Report, 45(3), 15–19. http://doi.org/10.1002/hast.445
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(Pas d’accès à l’article)
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5
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2012
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Hampton
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Hampton, T. (2012). Media Lab Uses Videos, Comics, and More to Help
People Understand Health Issues. JAMA, 307(16), 1679. http://doi.org/10.1001/jama.2012.507
|
(Pas d’accès à l’article)
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6
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2014
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Lindsey
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Lindsey, W. (2014). Health workers, artists partner to deliver
messages via comics: Tools can influence health behavior. The Nation’s
Health, 44(7), 1–16.
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Les BD sont des moyens de communication anarchiques, dit Ian
Williams, médecin et artiste fondateur de Graphic Medicine. La connaissance
se démocratise, le savoir se répand même pour les non-experts et
contrebalance la version traditionnelle du médecin qui dit quoi faire. Les BD
peuvent transmettre des informations avec un minimum de mots, faciliter la
compréhension, d’autant plus pour les personnes moins instruites, dont les
personnes pauvres, les enfants et celles en situation précaire. Booster Shot
Comics est une compagnie qui vise à éduquer et divertir sur le thème de la
santé, ils ont créé une BD sur les inhalateurs pour les asthmatiques et le
choix du traitement.
Même si ce choix peut paraître complexe, les auteurs pensent qu’il
faut le présenter d’une manière qui parle à l’enfant et qui l’intéresse et
qu’il peut très bien comprendre. Ces BD sont associées à des jeux de carte et
des vidéos. Lors d’un programme sur l’asthme seuls 18% des participants
savaient distinguer les traitements de l’asthme et 68% le savaient après
lecture de la BD. Le CDC a créé une BD animée en ligne avec sons sur le thème
du VIH et des infections sexuellement transmissibles. Les tests réalisés ont
montré moins de stigmatisation, plus d’intention d’utiliser des protections
et de meilleures connaissances. Les BD sont très populaires chez les jeunes
et permettent au message d’être vu plusieurs fois de manière agréable. Une
étude récente au Japon a montré que les enfants qui lisaient un manga
mangeaient plus sain. Il y a des BD sur tout ou presque (santé maternelle,
navigateur Chrome, VIH, herpès, traumatismes de guerre, s’occuper d’un chien,
etc.).
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7
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2015
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McNicol
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McNicol, S. (2015). The impact of
educational comics on feelings and attitudes towards health conditions. Manchester.
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Etude exploratrice, interviews enregistrés retranscrits de personnes
ayant une affection médicale ou un proche avec une affection médicale
(Université de Manchester). Comment les BD peuvent offrir un soutien
émotionnel ou pour les attitudes en santé et améliorer la compréhension des
informations ? Comment devrait-on évaluer les BD pour s’assurer de leur
impact sur les émotions et les attitudes soient considérées et que les
informations soient retenues ?
Les BD peuvent offrir des informations sans jargon, simples mais
elles peuvent aussi soutenir psychologiquement et socialement. Les BD au
travers de l’humour, des histoires, des images et des personnages rassurent
et font office de soutien, de partenaire/compagnon de vie. Ils peuvent offrir
des points de vue différents, aider à mieux se connaître, favoriser la
réflexion. Il est largement perçu que les BD sont pour les enfants et les
histoires « gentilles ». Trouver les BD en santé est difficile, les
personnes ayant des problèmes de santé les connaissent rarement. Une BD peut
être lue par un patient, mais aussi par un proche ou un professionnel de la
santé. Il faut être attentif à ne pas tomber dans les clichés et stéréotypes
mal perçUs avec ces BD.
La grande majorité des recherches sont créées sur des modèles
pre-post intervention pour voir si les informations sont retenues et les
comportements changent, mais ceux-ci ont des avantages comparés aux
brochures, ils permettent de mieux appréhender les peurs, les attentes et
stimulent l’empathie envers les personnes malades. Il ne faut pas oublier les
éventuels effets néfastes des BD sur le bien-être.
Les participants ont été sélectionnés si des BD existaient sur leur
condition et de manière à montrer un large éventail d’âges, des genres et de
conditions. 11 interviews ont été réalisés, 10 femmes et un homme, après
avoir reçu 2-4 BD sur leur condition. La première source d’information pour
les participants était Google, des sites du NHS, sociétés spécialisées et
groupes de soutien, forums. Certains avaient du mal à trouver des
informations sur leur situation spécifique. La plupart des participants
avaient déjà lu des BD mais n’étaient pas très attachées au genre, aucun
n’avait lu de BD sur un sujet « sérieux » auparavant et l’auteur
suppose que ceux-ci se souviennent des BD type super-héros et pour les
enfants. Il semblait incohérent pour certain d’avoir des informations
scientifiques sur support de BD, certains se demandaient si c’était
approprié.
Certains ont dit penser que pour ceux qui ne lisent pas de BD ce
format ne risquait pas de les intéresser, même si le contenu est excellent.
Leur rôle pour les adultes était perçu comme incertain, mais peut-être que ça
dépend du style de dessin. Il était parfois difficile de savoir comment lire
les BD, dans quel ordre, quelle bulle d’abord et après. Certains ont indiqué
s’intéresser aux BD sur la santé après les avoir lues. Expliquer sous forme
d’histoire (scénarios concrets) semblait plus efficace que sous forme
explicative, les éléments clés aidants seraient : images, personnages,
métaphores et analogies, humour.
Les participants ont apprécié l’aspect bref et le langage accessible,
et ont noté qu’après un diagnostic il est difficile de faire face à trop
d’informations et de jargon. Parfois
des informations utiles semblaient manquer dans les BD. Les images semblaient
plus importantes que le texte, le faible texte rendait plus motivant la
lecture. Présenter l’information différemment a parfois favorisé des
réflexions plus avancées. Le fait que des BD étaient en noir et blanc avait
un impact négatif sur l’humeur et a stressé des participants. Parfois les
images faisaient distraction du message. Les couleurs fortes donnent une
impression que la BD est plutôt pour des enfants.
Les personnages permettaient aux lecteurs de s’imaginer être ceux-ci,
mais l’âge de ceux-ci pouvait avoir l’effet inverse et le style de la BD avait
un effet (ex : photographique, etc.). Les métaphores expliquant des
choses complexes étaient faciles à mémoriser et facilitaient la
compréhension. L’humour pour faciliter la discussion autour des sujets
difficiles était apprécié, mais parfois celui-ci était perçu comme blessant
ou inapproprié. Les participants ne savaient pas ou chercher ces BD. Il y a
un risque de sur-simplifier certaines situations en dessin, mais cela peut
être bénéfique pour d’autres.
Les lecteurs préféraient des fins d’histoire positives. Certains ne
comprenaient pas très bien des sujets car ceux-ci étaient basés sur une autre
culture (aux Etats-Unis certains soins ne sont pas remboursés), ou le langage
ne semblait pas correspondre (anglais américain vs anglais britannique).
Certains ont indiqué que les BD pourraient être offertes par les
professionnels de la santé aux patients, mais uniquement au moment opportun,
pas par systématisme au diagnostic. La BD peut permettre de débuter un
dialogue en montrant une histoire, une scène, un sujet gênant. Chaque
personne est différente quant à ses besoins et envies d’information, quand
elle souhaite quoi et comment. Les BD peuvent sensibiliser à des maladies
rares, mal connues ou stigmatisées. Les BD pourraient être d’intérêt pour la
population générale, pas seulement les malades et proches, dans les écoles. Les
BD pourraient aider les proches à mieux comprendre le malade et leur parler.
Une BD n’est pas à considérer en isolation, la lier à d’autres sources
d’informations.
Les lecteurs trouvaient très important que ces BD parlent des
problèmes psychologiques et sociaux vécus. Certains lecteurs ont commencé à
questionner leur manière de faire avec l’autre.
Liste de BD santé : https://sites.google.com/site/healtheducationcomics/home
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8
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2014
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McNicol
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McNicol, S. (2014). Humanising illness:
presenting health information in educational comics. Medical Humanities, 40(1), 49–55. http://doi.org/10.1136/medhum-2013-010469
|
Les BD sont de plus en plus utilisées dans les écoles. Des BD
éducatives existent sur une multitude de sujets, dont des maladies fréquentes
et très rares. Ces BD peuvent avoir de multiples rôles (sensibilisation,
préparation à une procédure médicale, aide à la décision, promotion de
l’auto-gestion des soins, améliorer l’acceptation ou les connaissances).
Certains ont décrit les BD comme des moyens « non menaçants », ils
peuvent stimuler l’empathie et la compassion. L’efficacité peut être moindre
si la BD est perçue comme peu sérieuse. Ces BD médicales peuvent offrir des
perspectives et faire office de compagnon, se situer entre livre, roman, BD
et autobiographie. La plupart des études sur les BD sont de type pré-post
intervention avec des questionnaires et portent sur les connaissances, les
comportements.
Les BD narratives peuvent offrir plus que de l’information, un
soutien, etc. [... voir autre résumé de McNicol] Ces BD peuvent aider à se
sentir moins seul et isolé, incompris. Les BD permettent au lecteur de se
créer son interprétation, ses perceptions du message, la réponse est ainsi
individuelle, il n’y a pas de « message unique » d’une BD. Cette
ambiguïté est à la fois une chance car la santé présente de nombreuses
incertitudes et chacun peut répondre différemment à des situations. La suite
de l’article se focalise sur les BD sur le diabète.
L’une des BD décrit les symptômes du diabète pour générer de la
sympathie envers le personnage et montrer comment sa vie est affectée, un
autre décrit comment le médecin définit qu’il y a un diabète, les réactions
au diagnostic sont développées, les peurs, les refus des traitements, les
incompréhensions, les peurs et fausses-croyances, etc. Parfois le personnage
est rassuré par le médecin, parfois c’est parce qu’il voit qu’il arrive à
gérer sa condition. Partage des préoccupations et de celles des proches de la
société, du fonctionnement du corps par des métaphores. L’une des BD reste
humoristique sur des thèmes graves (« si je perds ma jambe je serai un
pirate à Halloween »). Rôle des proches, peur de perdre l’indépendance,
conflits familiaux, ennuis à l’école.
Dans une des BD l’équipe médicale semble stéréotypée et
sur-simplifiée à l’auteur, ceux-ci sont réduits à des « donneurs
d’information » et le médecin (rarement des femmes médecin) est bien
trop souvent dans un rôle « patriarcal » de celui qui choisit,
décide. Les docteurs sont de manière presque systématique décrits comme
« ayant toujours réponse » et « admirables, malins ».
Discipline pour prendre soin de son corps, responsabilités. Possibilité de
réfuter des fausses-croyances indirectement dans les BD.
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9
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2017
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McNicol
|
McNicol, S. (2017). The potential of
educational comics as a health information medium. Health Information
& Libraries
Journal, 34(1),
20–31. http://doi.org/10.1111/hir.12145
|
[... voir autre résumé de McNicol] L’objectif de ce projet était de
voir comment des BD éducatives peuvent soutenir des patients dans leurs
décisions, leurs vécus et transmettre de l’information, ainsi que leurs
risques. -> Cet article est un résumé du rapport de McNicol écrit en 2015.
Des recherches sur les effets au plus long-terme sont nécessaires.
Certaines BD ont donné de l’espoir et d’autres offert un point de vue
pessimiste. Certaines métaphores ont permis aux lecteurs de questionner leurs
propres croyances et points de vue. Un large nombre de BD éducatives restent
non-indexées et difficiles à trouver, il serait pertinent de les regrouper
pour pouvoir les suggérer aux patients.
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10
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2003
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Meadows
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Meadows, D. (2003). Digital Storytelling: Research-Based Practice in
New Media. Visual Communication, 2(2), 189–193. http://doi.org/10.1177/1470357203002002004
|
(Pas d’accès à l’article)
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11
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2017
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Noe
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Noe, M. (2017). Comics and Medicine: Building Collections and Raising
Awareness [Poster].
Community Engagement and Research Symposia. |
[Poster bref] La médecine graphique se situe entre l’éducation au
patient, l’éducation médicale, la bibliothérapie, la formation à l’empathie
et l’information en santé. Une étude exploratoire sur ce thème est en cours
de réalisation.
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12
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2011
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Park
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Park, J. S., Kim, D. H., & Chung,
M. S. (2011). Anatomy comic strips. Anatomical Sciences Education, 4(5), 275–279. http://doi.org/10.1002/ase.224
|
La BD a largement été ignorée dans les sciences sauf sciences
humaines. Bien longtemps les BD ont été considérées comme étant pour les
enfants, ni art, ni littérature. Les BD peuvent faciliter la communication d’idées
complexes et la dissémination. Un groupe a introduits des dessins dans les
cours, à créer, discuter, et ceux-ci ont stimulé l’intérêt des étudiants.
Dans une autre étude des enfants exposés à des BD scientifiques étaient plus motivés de chercher d’autres
informations sur internet, des magazines. Certaines BD actuelles décrivent la
vie des chercheurs, comme PhD Comics, Lab Bratz.
Les BD peuvent parfois permettre d’expliciter intuitivement des
choses qui seraient compliquées à décrire verbalement. Les BD médicales
peuvent développer l’empathie, les compétences d’observation et de
communication et rendre les exemples de patients plus humains et concrets.
Medikidz est une BD pour enfant qui décrit l’asthme, le cancer du sein,
l’obésité infantile. L’anatomie a été développée dans quelques BD, surtout
pour les enfants mais le problème est que ceux qui dessinent ont rarement une
formation en anatomie et font parfois des erreurs. Les artistes pourraient
déformer le message initial humoristique et la rigueur et il est donc parfois
meilleur que l’artiste et l’auteur soient une seule et même personne.
L’auteur a réalisé des dessins sur l’anatomie pour ses étudiants en
médecine en se basant sur ses souvenirs et ceux de collègues puis ceux-ci ont
été transformés en strips. Pour rendre les BD plus accessibles, le personnage
principal est dessiné de manière comique. Certains de ces dessins sont
spécifiques à la culture coréenne et non traduits. Le lecteur doit recréer
l’histoire dans sa tête quant à ce qu’il se passe entre les différentes cases,
il est donc actif et s’identifie souvent aux personnages. L’humour est
destiné à des adultes.
Apprendre l’anatomie est difficile pour les étudiants, tout comme la
dissection, des BD peuvent favoriser une meilleure compréhension. Les BD
peuvent permettre aux étudiants d’avoir des termes plus accessibles à
utiliser avec les patients. Certains disent qu’offrir des dessins déjà réalisés
empêche l’apprenant de créer son propre modèle mental. L’auteur réfute que
verbaliser certains détails anatomique n’est pas réaliste. Les auteurs
hésitent à créer une application avec les dessins ou des animations vidéos.
Les auteurs souhaitent réaliser une étude comparative avec et sans BD. Un
lecteur a offert un commentaire négatif car il n’a pas compris et trouvait le
personnel médical privilégié. Une certaine compétition entre anatomistes
entraînerait un plus grand nombre de dessins et de meilleure qualité.
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13
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2006
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Robin
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Robin, B. (2006). The Educational Uses
of Digital storytelling. In Proceedings of Society for Information Technology &
Teacher Education International Conference 2006 (Vol. 2006, pp. 709–716).
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L’article porte majoritairement sur les vidéos, photos, l’audio et
les images. Les dessins ou la bande dessinée ne sont presque jamais
mentionnés. Exclusion.
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14
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2015
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Siron
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Siron, S., Dagenais, C., & Ridde,
V. (2015). What research
tells us about knowledge transfer strategies to improve public health in
low-income countries: a scoping review. International Journal of
Public Health, 60(7), 849–63.
http://doi.org/10.1007/s00038-015-0716-5
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Bien que l’on sache certains éléments qui améliorent la santé, l’état
dans les pays à faible revenu reste alarmant. Les efforts des décideurs d’utiliser
les connaissances scientifiques a mené à l’émergence de recherches sur l’efficacité
des stratégies pour transférer les savoirs et identifier les facteurs facilitants
et les blocages. Les mesures dites « passives » (offrir des
documents éducatifs, matériel audiovisuel, publications électroniques)
utilisées isolément sont en général inefficaces. Les audits, les séances de
feedback, la mobilisation des personnes leaders, les conférences et les
recommandations de pratique ont des effets mixtes.
Les stratégies les plus efficaces sont spécifiquement créées pour
leur public, utilisent plusieurs approches, des petits groupes interactifs et
des outils informatisés d’aide à la décision. La quantité de stratégies
utilisées n’améliore pas forcément les résultats. Certains facteurs
influencent ces transferts : les stratégies utilisées, la personne qui
communique, les utilisateurs, le contexte organisationnel et le type de
savoir communiqué. La plupart des études s’intéressent aux pays à haut
revenu. Les auteurs ont réalisé une revue exploratrice des stratégies de
transfert des connaissances dans les pays à faible revenu.
Recherches sur Medline, EMBASE, PsycInfo, CDSR, etc.
Anglais/Français. De 1960 à mai 2013. Sélection des articles dans des pays à
faible revenu et portant sur le transfert des connaissances, extraction dans
une grille pré-crée des éléments clés. Au final 28 études ont été incluses.
[...] Seul 50% des études ont indiqué leurs limitations. Flow-chart présenté,
table des études présentée. L’utilisation d’images (histoires, scénarios) parmi
d’autres interventions a amélioré les connaissances, en particulier chez les
personnes ayant un faible niveau d’éducation. [...] La qualité méthodologique
des articles était difficile à mesurer par manque de détails. Rares étaient
les études adaptées au contexte et aux personnes cibles. L’utilisation d’images
était appréciée.
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*Je préfèrerais dire « personne » que
« patients » mais pour des raisons de simplicité j’ai préservé
« patient ».
ECR = Essais contrôlé randomisé
ECR = Essais contrôlé randomisé
BD = bande dessinée
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