Jetons donc un œil à ces fameux essais contrôlés randomisés
(ECR) sur les BD en santé ...
En bref, ce sont des études où les participants sont séparés de manière
aléatoire pour que certains reçoivent l’intervention (la BD) et d’autres autres
choses qui feront office de comparaison (absence de BD ou BD sur un autre sujet
par exemple).
J’en ai identifié 16
parmi mes études incluses [1-16].
Critères d’exclusions :
- Combinaison des résultats d’interventions avec des BD et sans
- L’effet isolé des BD ne peut être extrait
N
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Année
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Auteur
principal
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Titre
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Contenu
résumé
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1
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1993
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Bellingham
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Evaluation of an AIDS education programme for young adults
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Population : 337 jeunes de 16-19 ans provenant de 6
institutions en Grande Bretagne, assignés aléatoirement (en fonction du site
pour prévenir des contaminations) à l’intervention (173 jeunes) et au groupe
de contrôle (164 jeunes). 31 volontaires du groupe d’intervention ont
également participé à des discussions sur l’intervention et un éducateur de
chaque institution a offert un feedback. Les groupes n’avaient pas de
différences significatives entre eux sur les variables mesurées avant les
tests.
Intervention : La BD “Streetwize UK comic” destinée à de
jeunes adultes de 16 ans et plus ayant terminé l’école. BD développée par un
artiste avec quelques jeunes au travers de plusieurs groupes de discussions,
avec un langage adapté, des histoires « de la vraie vie » et des réflexions
similaires à celles suggérées par ses futurs lecteurs. Celle-ci était
accompagnée d’un guide expliquant comment l’utiliser et encourage à réaliser
des jeux de rôle. Les objectifs de ce kit étaient d’offrir des informations
sur la transmission du VIH, de discuter de la prévention, d’explorer les
valeurs, opinions face à des personnes positives au VIH et d’encourager
l’utilisation des moyens de protection.
Recueil de données : Des questionnaires confidentiels ont
été distribués aux jeunes dans les institutions, qui évaluent les
connaissances, attitudes quant au VIH, les comportements sexuels, usage et
intention d’utiliser des contraceptions. Ils ont été remplis avant
l’intervention et deux semaines après. Les réponses des deux groupes ont été
jumelées selon l’âge. Certaines questions étaient posées plusieurs fois mais
différemment pour vérifier la consistance des réponses ; celle-ci était
stable durant l’expérience.
Comparaison : Absence d’intervention.
Résultats : 70% des participants du groupe intervention
(70 hommes, 51 femmes) ont répondu au questionnaire avant et après
l’intervention et 73% du groupe de contrôle (68 hommes, 51 femmes). Les
non-réponses n’avaient pas de lien avec un refus de participer à l’étude, la
plupart des jeunes manquants travaillaient
(n=88, respectivement 47 et 41) ou étaient malades (n=9). Il n’y avait
pas de questionnaire partiellement rempli.
Deux semaines après l’intervention, le groupe intervention avait de
meilleures connaissances sur le VIH (de 23/33 à 27/33) comparé au groupe de
contrôle (de 24/33 à 25/33), p<0,001. Il n’y avait pas de différences
statistiquement significatives au niveau des attitudes face au VIH, ni au
niveau des intentions d’utiliser des préservatifs, ni au niveau du nombre de
partenaires sexuels dans l’année passée, ni au niveau de l’usage auto-rapporté
des préservatifs, ni au niveau des conversations avec le partenaire sexuel
sur le VIH.
Limitations : Il est possible que les jeunes des
différentes institutions étaient différents et que si ceux-ci avaient été
randomisés les résultats ne seraient pas les mêmes mais il y aurait eu risque
de contamination (ex : partage de la BD entre jeunes). Les auteurs
notent que l’efficacité pourrait être moindre si les éducateurs sur place ne
sont pas intéressés, mais qu’ils étaient tous volontaires dans l’étude. Les
BD et le guide ont été offerts aux autres jeunes peu après l’étude, ce qui a
empêché une évaluation à plus long-terme. Les auteurs ont tenté un suivi des
jeunes absents, mais ceux-ci travaillaient dans des endroits trop divers et à
distance. Aucun jeune n’a refusé de participer.
Les auteurs indiquent que les jeunes n’ont apparemment pas utilisé la
BD comme souhaité, ils l’ont considérée comme un moyen d’obtenir de
l’information mais pas un outil pour favoriser une discussion et des jeux de
rôle.
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2
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2013
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Branscum
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A True Challenge for Any Superhero
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Exclus, les deux groupes devaient créer une bande dessinée après
avoir reçu une intervention sur les comportements pour prévenir l’obésité. Il
n’est donc pas possible d’évaluer l’effet de la BD et cet article ne
correspond pas à ma question (les effets de la lecture d’une BD, non pas de
son écriture).
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3
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2005
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Bush
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Preteen attitudes about smoking and parental factors associated with
favorable attitudes
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Auteurs contactés sur ResearchGate pour obtenir accès à l’article
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4
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2016
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Diamond
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Viruses, Vaccines and the Public
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L’objectif était d’éduquer le public quant aux virus et aux maladies
infectieuses. Les auteurs ont réalisé trois études 1) un sondage de la
population du Nebraska, 2) des interviews dirigés et 3) une étude contrôlée
des réponses des étudiants à la lecture de la BD des auteurs.
Population : 873 étudiants suivant des cours de biologie en
école secondaire ont été assignés aléatoirement soit à une BD soit à un texte
sur les virus, dont les contenus étaient similaires.
Intervention (BD) : Le projet « World of Viruses »
utilise l’art, la science et l’humour pour créer des livres, posters,
activités, etc. Les documents sont
gratuitement accessibles en ligne. Les auteurs ont créé des BD et des textes
sur les virus qui présentaient les mêmes informations, mais présentées et
illustrées différemment. Les connaissances et l’intérêt d’étudiants ont
ensuite été comparés.
Comparaison : Lecture d’un texte sur les virus ayant le
même contenu.
Recueil de données : Les étudiants ont rempli un
questionnaire.
Résultats : Il n’y avait pas de différences au niveau des
connaissances, mais l’intérêt était différent. « Les jeunes de tout
niveau d’intérêt pour la science étaient plus intéressés avec les BD et les
jeunes ayant le moindre niveau d’intérêt pour la science étaient motivés à
lire plus ».
L’étude était financée par le National Institute of Health’s Science
Education Partnership.
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5
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2015
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Imamura
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Effects of an Internet-Based Cognitive Behavioral Therapy Intervention
on Improving Work Engagement and Other Work-Related Outcomes
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Auteurs contactés sur ResearchGate pour obtenir accès à l’article
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6
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2014
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Imamura
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Effects of an Internet-Based Cognitive Behavioral Therapy (iCBT)
Program in Manga Format on Improving Subthreshold Depressive Symptoms among
Healthy Workers: A Randomized Controlled Trial
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Exclus, les participants du groupe intervention suivaient un cours en
ligne sur la gestion du stress (résoudre des problèmes, s’auto-monitorer,
etc.) associé à des devoirs avec feedback, des rappels par email et
accompagné d’une BD illustrant la thérapie, le tout d’une durée de 30 minutes
une fois par semaine pendant 6 semaines. Le groupe de comparaison recevait un
email une fois par mois avec des astuces pour gérer le stress, se relaxer,
passer de bonnes vacances, etc. et pouvaient faire appel à un service d’aide
externe. Il n’est pas possible d’évaluer l’effet de la BD.
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7
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2016
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Kassai
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Introduction of a paediatric anaesthesia comic information leaflet
reduced preoperative anxiety in children
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L’objectif était de déterminer si offrir une BD informative sur
l’anesthésie pédiatrique réduisait le niveau d’anxiété préopératoire chez les
enfants allant subir une chirurgie majeure. L’objectif secondaire était
d’évaluer si le niveau de compréhension et d’autres facteurs de risquent
influencent le STAIC-S (le score d’état anxieux chez les enfants, une échelle
validée selon les auteurs).
Etude ouverte (chaque participant sait ce qui est offert). Les
brochures (une pour les parents et une adaptée à l’âge pour l’enfant) ont été
envoyées par la poste aux parents et à l’enfant, celles-ci contenaient des
informations sur l’étude ainsi qu’un rappel du droit de refuser de
participer. Une semaine après avoir envoyé les brochures (pour laisser le
temps de réfléchir), un psychologue a contacté les parents et à nouveau
proposé de participer, il a récolté les informations administratives et le
nom de l’école où va l’enfant.
Population : 115 enfants ayant de 6-17 ans (58 dans le groupe
de contrôle, 57 dans le groupe d’intervention) dans le centre hospitalier de
Lyon (France), dans trois unités différentes, sélectionnés après que le
chirurgien ait recommandé une opération. Si l’enfant n’était pas dans une classe
de son âge ou avait répété une année, il était exclu de l’étude. Les enfants
dont la maladie influençait sur la compréhension verbale étaient exclus, car
il était supposé qu’ils auraient du mal à comprendre. La randomisation était
réalisée par un intervenant externe sans lien avec l’étude, par ordinateur
avec le programme R, et une taille de bloc de 5. Les auteurs ont déterminé
qu’ils avaient besoin de 100 participants pour mesurer une différence de 1
point sur l’échelle STAIC-S avec un risque alpha de 0.05, 90% de puissance et
un écart type de 1,6. 4 participants n’ont pas reçu le bon traitement, 3 se
sont retiré de l’étude et un a été perdu de vue. Le score de STAIC-S n’était
pas statistiquement significativement différent entre les groupes au départ (30
contrôle vs 32 intervention).
Intervention (BD) : Avant toute intervention le STAIC-S a été
mesuré en 10-15 minutes (par deux psychologues sachant l’allocation) puis si
les parents étaient d’accords l’enfant était assigné de manière aléatoire
dans un groupe. Le groupe d’intervention a reçu des informations
standardisées avec la BD, qu’ils ont ensuite reçu par la poste quelques jours
avant l’hospitalisation.. La BD faisait 20 pages et chaque étape était
accompagnée d’un bref texte et de quelques illustrations, ainsi que d’un
glossaire à la fin. (exemple inclus dans l’article) La BD avait été
développée par l’association pour enfants SPARADRAP.
Comparaison : Le groupe de contrôle a reçu les mêmes
informations mais sans BD.
Recueil de données : Le niveau de compréhension a été
évalué avec l’échelle de WISC-IV durant la visite pré-anesthésie et certains
étaient exclus à ce moment. Deux questionnaires ont été offerts aux parents
pour évaluer leur perception de la brochure et des informations offertes durant
la visite pré-anesthésie. Il n’y avait pas de mise en aveugle des patients
car cela ne semblait pas faisable et des évaluateurs par manque de
financement.
Résultats : Les analyses ont été réalisées avec R, les
différences du score de STAIC-S ont été comparées avec un test de
Mann-Whitney U. L’analyse primaire a été réalisée en intention à traiter (54
patients analysés sur 57 dans le groupe BD et 57/58 dans l’autre).
Sur 50 patients, 45 (90%) ont trouvé la brochure utile, 43 (86%)
l’ont trouvée rassurante. La majorité des parents ont dit avoir lu la
brochure (86%). Dans le groupe d’intervention le STAIC-S était réduit lors de
la première évaluation (de 32 à 30 points) alors qu’il était augmenté dans le
groupe de contrôle (de 30 à 31 points)*, la différence était statistiquement
significative (p>0,002). Cette différence a persisté le jour de
l’opération (30,5 points pour le groupe intervention et 36 points pour le
groupe de contrôle), (p<0,001). Il y avait une différence significative du
nombre d’enfants ayant un STAIC-S inférieur à 34 points entre les groupes
(89% dans le groupe intervention et 68% dans le groupe de contrôle, p=0,011).
Ce bénéfice ne semblait pas avoir de lien avec la compréhension verbale ou le
niveau d’anxiété des enfants ou des parents.
8% (4/50) des enfants ont dit avoir été stressé par la BD, 4% (2/50)
l’ont trouvée trop compliquée et 70% (35/50) ont dit avoir ignoré des
informations dans celle-ci.
Essai enregistré, NCT 00841022. Aucun conflit d’intérêt déclaré,
financé par « French Ministry of Health, Programme Hospitalier de
Recherche Clinique Régional, and Programme de Recherche en Qualité
Hospitalière in 2008 ».
*L’échelle du STAIC-S porte sur 20 éléments, le score va de 20
(absence d’anxiété ?) à 60 (pire anxiété)... à partir de quelle
réduction est-ce suffisamment important pour un enfant ?
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8
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2011
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Kovacs
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Improving Schoolchildrenʼs Knowledge of Methods for the Prevention and
Management of Low Back Pain
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Auteurs contactés sur ResearchGate pour obtenir accès à l’article
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9
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2017
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Kraft
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A randomized study of multimedia informational aids for research on
medical practices: Implications for informed consent
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Absence d’accès à
l’article.
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10
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2017
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Leung
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Fight for Your Right to Fruit : Psychosocial Outcomes of a Manga
Comic Promoting Fruit Consumption in Middle-School Youth
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Absence d’accès à
l’article..
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11
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2014
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Leung
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Manga comic influences snack selection in Black and Hispanic New York
City youth
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Essai pilote. L’objectif était de déterminer si une unique exposition
à une BD de style manga contenant des messages de promotion de l’alimentation
en fruits influençait la sélection de snacks chez des jeunes
Population : 57 jeunes participant à des programmes après
l’école avec une organisation à New York. Il n’y avait pas de critères
d’exclusion. L’âge moyen était de 11 ans (8-15 ans), 90% étaient
afro-américains ou hispaniques et 54% des femmes. 80% des jeunes ont dit
n’avoir jamais lu de BD de type manga. Les accords écrits des parents et des
jeunes ont été récoltés. Un comité éthique a accepté l’étude. Il n’y avait
pas de différences significatives entre les groupes au début, quant à leurs
caractéristiques.
Intervention (BD) : A J1, les jeunes ont complété un
questionnaire démographique et psychosocial. A J2 (4-6 jours après J1), les
participants ont été assignés de manière aléatoire au groupe BD
(intervention) ou au groupe de contrôle recevant autant d’attention. Ils ont alors pu lire leur média dans une
salle avec leur groupe, pendant 60 minutes (la durée ne leur était pas
décrite pour éviter d’influencer la qualité du temps de lecture). Après avoir
terminé leur lecture, les jeunes ont été accompagnés individuellement jusqu’à
une autre pièce où ils pouvaient choisir un snack. Les jeunes sont venus un à
la fois pour éviter une influence par les proches et ils n’étaient pas
informés du but de l’étude. Les options étaient 4 fruits frais différents
(dans des sacs plastiques semblables) ou 4 snacks riches en énergie (dans
leur emballage d’origine), disposés sur la même table. Après chaque
participant les snacks manquants étaient remplacés. Les jeunes étaient
ensuite accompagnés hors de la salle pour remplir un questionnaire posttest
psychosocial, le snack était placé dans un sac en papier brun avec le nom du
jeune et offert lorsque tous avaient terminé de participer.
Les jeunes du groupe intervention ont lu une BD de 30 pages, « Fight
for your Right to Fruit », fondée sur des recherches (interviews,
groupes de discussion avec des jeunes pour former l’histoire, les
personnages, les concepts). En plus de la BD une page informative sur les
bénéfices des fruits sur la santé a été rajoutée à la fin. La BD est
essentiellement narrative, avec quelques éléments « non
narratifs ».
Après avoir terminé l’étude, les participants ont reçu des petits
cadeaux d’une valeur de 5$.
Comparaison : Le groupe de comparaison a reçu une lettre
d’information de 5 pages et des mots cachés sur la Grèce et la mythologie.
Recueil de données : L’investigateur principal de l’étude
a observé la sélection des aliments et les a accompagnés. Il est resté à
3-4,5 mètres du jeune et de la table durant sa sélection. L’aliment était
noté sur un formulaire après que le jeune ait été ramené dans la salle.
Résultats : Le critère de jugement principal était la
sélection des aliments, observée directement (aliment sain ou pas). Les 4
fruits (orange, raisins, pommes, fraise) étaient considérés comme
« sains » et les 4 snacks riches en énergie (cookie, chips, nacho
chips, crackers au fromage) étaient considérés comme « non-sains ».
Les critères de jugement secondaires étaient les connaissances, le sentiment
d’efficacité et les attentes liées aux fruits, mesurées à J1 et à J2 après la
sélection. Les connaissances étaient mesurées sur une échelle de 7 questions
(déjà utilisée dans des études préalables et jugée fiable chez les jeunes),
le sentiment d’efficacité avec 2 questions, chaque réponse allait de 1
(fortement en désaccord) à 5 (fortement en accord). La
« transportation » (attention à l’histoire, sentiment de suspense,
focus sur les dessins, etc.) a également été mesurée sur une échelle de 1
(pas du tout) à 5 (énormément).
Les auteurs ont utilisé des tests de t non appariés pour examiner les
différences au niveau de l’âge, du sexe et de la consommation de fruits et
légumes dans la semaine précédente. Les différences au niveau des
connaissances, du sentiment d’efficacité et des attentes étaient examinés
avec des tests de t appariés. Tous les tests étaient à deux queux, réalisés
avec Stata.
Les jeunes ayant reçu la BD avaient une différence statistiquement
significative, avec plus de chances de manger des snacks « sains »
que le groupe de comparaison (RC 3,63, 95% CI 1,09-12,1, p=0,04) (21/30 des
jeunes ayant lu la BD comparé à 9/26 sans). Les connaissances n’étaient pas
meilleures avec la BD, et les attentes n’étaient pas différentes, mais
ceux-ci étaient plus « transportés » (3,36/5 points avec la BD et
2,79/5 points sans). Les groupes ont pris environ 15 minutes pour lire leur
BD. Le sentiment d’efficacité était significativement différent (0,38 +/-
0,92 avec la BD et 0,06 +/- 0,96 sans, p=0,04).
Les auteurs indiquent que la force de leur étude est l’observation
réelle et concrète des comportements après lecture d’une BD plutôt que ceux
auto-rapportés. Ceux-ci suggèrent que la faible exposition au manga n’a
peut-être pas suffit pour mener à des effets plus larges. L’échantillon avait
une puissance statistique limitée et pourrait ne pas avoir observé des
différences réelles. Il est difficile de dire si la BD sans les informations
à la fin aurait eu le même effet. Les effets au long-terme sont inconnus. Il
n’a pas été documenté comment les jeunes avaient lu leurs médias. La
généralisabilité est limitée. Les auteurs recommandent plus de recherches sur
ce thème avec les jeunes, mais avec un échantillon plus large.
Projet financé par
« a Professional Staff Congress-City University of New York Award».
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12
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2015
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Peters
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A Cluster-Randomized Controlled Intervention Study to Assess the
Effect of a Contact Intervention in Reducing Leprosy-Related Stigma in
Indonesia
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L’objectif était de stimuler des interactions entre le public et des
personnes ayant la lèpre pour réduire la stigmatisation. Des témoignages,
vidéos ou BD créées ou offertes par des personnes ayant la lèpre ont été
utilisés pour faciliter le dialogue. Il n’est pas possible d’évaluer l’effet
de la BD seule.
Les auteurs se sont basés sur les expériences de l’organisation
InsightShare et World Comics (http://www.worldcomics.fi/). 32 dessins (4
images/panels chaque) en noir et blanc ont été développés par des jeunes
atteints de lèpre et expliquant leur vécu, leur histoire.
L’audience a semblé être active face à ces interventions (écoute,
prise de note), émotionnellement touchée par les témoignages et a demandé
plus de BD à distribuer dans les communautés. Les connaissances étaient
meilleures après avoir reçu l’intervention. Les effets à long-terme sont mal
établis mais les BD peuvent faire office de rappels ou de répétition et cela
mérite d’être évalué dans de futures recherches selon les auteurs.
Les auteurs indiquent avoir tenté de créer un projet à faible coût et
facile à répliquer, mais un certain nombre de compétences et de temps étaient
requis. Les futures recherches devraient s’intéresser à tester ces méthodes à
plus large échelle.
Les données sont toutes accessibles en ligne. L’étude a été financée par “grants from Netherlands
Leprosy Relief (NLR), Sasakawa Memorial Health Foundation (SMHF), the
American Leprosy Missions (ALM) and effect:hope (formally The Leprosy Mission
Canada). The funders had no role in study design, data collection and
analysis, decision to publish, or preparation of the manuscript.”
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13
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2013
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Prokhorov
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Eliminating second-hand smoke from Mexican-American households:
Outcomes from Project Clean Air–Safe Air (CASA)
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Auteurs contactés sur ResearchGate pour obtenir accès à l’article
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14
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2004
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Risi
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Media interventions to increase cervical screening uptake in South
Africa: an evaluation study of effectiveness
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L’objectif était d’augmenter la participation au dépistage cervical
en Afrique du Sud.
Population : L’intervention a été offerte dans la communauté
de Khayelitsha, comprenant 350’000-500'000 habitants, vers Cape Town, en
Afrique du Sud. Les femmes de 35-65 ans vivant dans cette région et
souhaitant participer étaient éligibles pour participer. Les caractéristiques
des participants ont été identifiées dans des sondages et 75 zones où des
sondages avaient été réalisés ont été aléatoirement choisies. 10 ménages ont
ensuite été choisis au hasard parmi celles-ci et une femme éligible
identifiée. Une visite a ensuite été réalisée à domicile pour proposer de participer ;
après 3 essais infructueux pour contacter celle-ci, une autre femme a été
choisie. Un interview a été réalisé. Les caractéristiques des participants
étaient similaires.
Intervention (BD) : L’intervention était basée sur « Soul
City » et a été élaborée avec les acteurs de l’émission radio qui ont
été photographiés pour illustrer la BD (écrite en Xhosa, la langue des
lecteurs). Des groupes de discussions avec des femmes et des guérisseurs
traditionnels ainsi qu’une revue de la littérature sur le dépistage cervical
pour identifier les barrières ont été réalisés pour informer la BD. Les
auteurs ont demandé aux femmes quels termes celles-ci utilisaient pour leurs
organes génitaux, lesquels étaient acceptables. Une fois un bref script
illustré de la BD réalisé, il a été présenté à la clinique pour des
modifications éventuelles. La BD faisait 20 pages, avec entre 5-9 fenêtres
par page. La dernière page expliquait plus en détails des situations de l’histoire
et la partie intérieure de la couverture arrière (back cover) décrivait les
étapes du cancer du col de l’utérus.
Lors de la visite, une enveloppe scellée contenant la BD-photo a été
remise à la femme. Celles-ci ont reçu aléatoirement soit la BD intervention « Nokwhezi’s
Story », soit une BD de contrôle (placebo) « How to save for your
dreams » qui portait sur la gestion de l’argent, sans message en santé.
Une estimation indiquait que 40% des gens l’avaient entendue.
Un mois après avoir offert les BD, une émission de radio a été
diffusée sur 4 semaines aux heures de pointes. La puissance statistique
requise a été estimée car les taux de dépistage pré-intervention n’étaient
pas connus. Pour mesurer une augmentation du double des taux de dépistage sur
6 mois (de 6% à 13%) avec deux groupes de contrôle, les auteurs ont calculé
avoir besoin de 245 personnes dans le groupe intervention et 368 dans le
groupe de contrôle.
Comparaison : Deux groupes de contrôle ont été
sélectionnés.
Recueil de données : Des questionnaires créés pour l’étude
ont été offerts lors de la visite puis 6 mois plus tard; ils portaient sur
les caractéristiques des participants (âge, etc.), sur leurs habitudes d’écoute
de la radio et leurs connaissances sur le dépistage. Lors de la visite à 6
mois ceux-ci contenaient également une question quant à la réalisation d’un
dépistage et au site où celui-ci avait été réalisé (pour éviter de
fausses-réponses). Des questions quant à la mémorisation de la BD et de l’émission
radio ont également été posées ; les participants devaient décrire l’histoire
pour confirmer leur réponse. Les interviewers ne savaient pas le contenu des
enveloppes qu’ils offraient.
Résultats : Seuls 88% (66/75) des zones ont pu être
visitées au début de l’étude, par manque de moyens. 741 ménages ont été
visités ; 659 étaient d’accords de participer et avaient des résidents
éligibles. 6 mois plus tard 658 participants ont complété le second
questionnaire. Il n’y avait pas de différences significatives quant au nombre
de dépistages réalisés.
Limitations : Il n’était pas possible de vérifier les
dépistages réalisés du fait du nombre de potentiels soignants différents dans
la région. Les auteurs rappellent que même des interventions bien planifiées
et réalisées ne sont pas forcément efficaces et que les investissements
doivent être justifiés. Les auteurs notent que les BD-photographiques
pourraient peut-être être plus efficaces chez les jeunes adultes ou dans un
sous-groupe.
Etude financée par « Engen-
derHealth and Soul City. Materials were developed from funding provided by
the Royal Netherlands Embassy, ABSA Bank, Bosman & Johnson Advertising
Agency and the South African Cancer Association.”
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15
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2013
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Thompson
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Butterfly Girls; promoting healthy diet and physical activity to young
African American girls online: rationale and design
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L’objectif de l’étude était de promouvoir une alimentation saine et l’activité
physique chez des filles. L’étude a été approuvée par un comité éthique.
Population : Des filles afro-américaines de 8-10 ans ayant une
adresse email, un accès internet, souhaitant participer et dont les parents
acceptent la participation. Après l’évaluation des caractéristiques de base
les filles ont été assignées de manière aléatoire à trois groupes
(intervention, comparaison et liste d’attente). L’utilité du groupe d’attente
est de prendre compte des effets du temps et de la maturation. Les
participantes ont été recrutées lors d’évènements communautaires, avec des
brochures, dans une base de données de volontaires, avec une vidéo et une
lettre d’information.
Intervention (BD) : Trois groupes, 3 périodes de collecte des
données (début, immédiat post-intervention et 3 mois après). Les filles du
groupe intervention doivent réaliser des activités basées sur des théories du
changement de comportement au travers d’une BD interactive en ligne. Le
programme comporte 8 épisodes promouvant les fruits et légumes, boire de l’eau
et 60 minutes d’activité physique chaque jour. Les filles dans ce groupe
définissent des objectifs, s’auto-évaluent et reçoivent un feedback. Le
programme était basé sur des programmes déjà existants. Dans cette BD six
filles afro-américaines offrent des modèles de résolution de problèmes, de
négociation, etc.
Un essai pilote avait été réalisé pour tester l’intervention (alors
sans animation et avec peu d’interactivité), les connexions au programme
étaient faibles ; une introduction à l’histoire a alors été introduite
et les connexions étaient plus fréquentes. De nombreuses personnes ont
téléphoné aux auteurs et ont communiqué de l’intérêt quant à l’étude dans cet
essai pilote. Des interviews avec les parents et enfants ont été réalisés
pour mettre à jour culturellement la BD ; contre récompenses (40-50$).
Une plus grande diversité au niveau des visages, des tailles, des couleurs de
peau, des coiffures, des habits a été introduite et les noms changés ; l’histoire
a été enrichie, les dessins ont été mis à jour. Le programme se basait sur la
théorie sociale cognitive et l’Elaboration Likelihood Model.
Pour promouvoir l’immersion les dessins ont été intégrés dans une
histoire sur 8 épisodes. Dans l’histoire des filles se font embêter par des
garçons de leur école ; créent un club et parcourent la ville pour
trouver une pierre légendaire et montrer aux garçons leur supériorité ;
les filles découvrent qu’en mangeant plus « sain », en buvant de l’eau
et en étant physiquement actives, elles ont plus d’énergie pour chercher ;
elles gagnent la compétition et disent leur secret aux garçons.
Les protagonistes étaient des filles de 8-10 ans et celui incarné par
le joueur une fille ayant des difficultés à réaliser les comportements cible.
Les BD sont associées à des voix off. Un artiste professionnel a créé les
éléments artistiques. Le jeu a été testé avant sa mise en place, sur
plusieurs navigateurs, etc. [...]
Environ 6 mois après la récolte initiale des données, les filles du
groupe d’attente reçoivent l’intervention. La randomisation a été réalisée en blocs,
par ordinateur.
Comparaison : Le groupe de comparaison reçoit la BD en
ligne, sans les activités associées.
Recueil de données : Réalisé en ligne ou par téléphone
par les parents et les enfants, protégées par mot de passe.
Résultats : Le critère de jugement primaire était l’IMC. La
puissance statistique nécessaire pour observer une différence significative
de faible taille (+4,1% d’IMC) a été calculée ; 324 participants étaient
nécessaires ; 390 en estimant 20% d’attrition.
L’étude est terminée mais les résultats n’ont pas été publiés.
Etude enregistrée,
NCT01481948.
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16
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2016
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Wellenzohn
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Humor-based online positive psychology interventions: A randomized
placebo-controlled long-term trial
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L’objectif était d’évaluer les effets d’activités reliées à l’humour sur
la joie et la dépression. Plusieurs interventions ont été comparées et celle
appelée « appliquer l’humour » consistait à devenir plus attentif à
l’humour quotidien, durant les lectures de BD, les blagues entendues, lors du
visionnage de films amusants. Exclus, il n’est pas possible d’évaluer les
effets de la BD seule.
Recherche financée par la Fondationale Nationale Suisse pour la
Science.
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Une question se pose... quels sont les éléments clés à décrire pour qu’une BD soit
reproductible et compréhensible/imaginable aux lecteurs? Le plus simple est-il d'offrir la BD jointe à l'article?
On parlera de la qualité méthodologique des essais plus
tard...
Références et bibliographie
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